Ne me demandez pas pourquoi je n'en sais rien, mais j'étais cette année invité à l'édition 2013 du Medef.
Etant curieux par nature et me disant qu'il y avait peut être des choses à apprendre, je me suis donc rendu sur le prestigieux campus d'HEC pour aller voir de quoi il retournait.
Arrivé un peu juste pour bénéficier de la prestation de Pierre Gattaz dans de bonnes conditions (surtout qu'il m'a semblé un tantinet caricatural), j'ai par contre pleinement pu profiter du panel réuni pour la conférence que je visais "Tous sur le pont !" (d'où mon titre hein).
Celui-ci était intéressant de par sa composition variée (militaire, entrepreneur, auteur & une bonne bête politique en la personne de .... MAM).
Mais plus que la composition, c'était bien le pitch qui m'intéressait :
"La France semble baisser les bras. Mais pas les entrepreneurs.
Comment faire partager ce goût du combat ?
Comment apprendre à « chasser en meute » : grands groupes et PME, politiques et chefs d’entreprise, entrepreneurs et salariés ?"
Ben, c'était de la publicité mensongère, je me suis fait avoir comme un bleu. Aucune des réponses posées n'a eu de réponse, ni d'indices, rien, que dalle, nib, nada...
Pis encore, la foire d'empoigne guettait lorsque les chefs d'entreprise commencèrent direct par une attaque en règle des politiques, peu importe la couleur. La plus belle langue de bois de MAM ne faisant guère qu'accroître la frustration des autres panelistes comme celle de l'assemblée présente.
Et la lumière est venue.
D'un militaire.
Si.
Introducing le colonel Stéphane Chalmin, auteur de "Gagner une guerre aujourd'hui".
D'un ton docte et pédagogique, celui renvoya chacun à sa niche en rappelant simplement que c'est bien l'individualisme forcené de chacun d'entre nous (plus de sécurité domestique, d'hygiène alimentaire... bref 0 risque pour moi et ma famille) qui conduisait l'Etat à légiférer et accroître la pression administrative sur les entreprises. Tous responsables donc.
Un autre auteur, Bob Aubrey, ajouta une couche en pointant du doigt le manque de solidarité des entreprises françaises entre elles, à l'inverse de leurs compétitrices allemandes ou japonaises par exemple. Responsabilité de l'Etat dans tout ça ? Aucune.
Je vous passe les quelques échanges et invectives qui s'ensuivirent, relevant simplement au passage la défense de MAM lorsque fût pointé le manque de vision de nos politiques :
"La politique c'est du bon sens".
Poin, poin, poin.. Je rappelle juste ce que cette andouille d'Einstein en disait du "bon sens" :
“Common sense is the collection of prejudices acquired by age eighteen.”
Pour en arriver à la deuxième leçon donné par notre militaire (oui, je l'ai bien kiffé je dois dire, faut que je consulte) qui arriva à faire avouer à nos entrepreneurs 2 lacunes courantes de leurs entreprises :
- les méthodes de management (ils purent apprendre ce qu'était le management par l'adhésion)
- la fin de l'ascenceur social (élément encore présent dans l'armée)
Le modérateur de ce panel, rédac chef du Figaro Magazine, acheva la leçon en citant également le taux de placement extrêment élevé des militaires suivant la formation de reconversion animée en interne par l'armée.
Bref, sur le pont, il n'y avait guère que l'armée visiblement. Flippant non ?
Heureusement (pour moi) la côte d'amour de notre Colonel retomba lors de la conclusion. A la question posée à chaque intervenant "Que souhaitez vous mettre en place pour l'année qui commence demain ?", celui-ci ne pût que répondre "J'attends la loi de programmation militaire à l'automne".
Re-poin, poin, poin...
Du coup, je ne suis pas sûr que je vais signer pour demain, j'y allais en espérant prendre un peu d'inspiration et j'ai failli prendre un uniforme ;-)
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